mardi 28 juin 2011

Céline, 39 ans

La simplicité fut le propre de cet échange ...

Espadrilles

Pour moi, ce sont les chaussures de vacances.
J'ai rencontré mon mari en vacances, j'avais 16 ans, il me faisait rire, je me sentais bien avec lui, cela fait aujourd'hui plus de 20 ans ...

Ruban

Cela me fait penser au ruban sur les alliances lors d'un mariage.
Je suis mariée depuis 16 ans, c'était important de me marier, cela rend le lien plus fort et officiel aussi.
Quand je l'ai rencontré, c'était assez clair et simple que nous nous marierions; ces aspects de clarté et de simplicité perdurent aujourd'hui encore ...
Il y a toujours ce partage et ce soutien mutuels.
Nous avons vécu des moments difficiles, nous ne nous sommes jamais lâchés.
Dans tout ce que j'ai entrepris dans ma vie et il y en a une quantité non négligeable, il m'a toujours soutenue et je fais pareil.C'est comme un compagnon de vie, c'est un lien de confiance et de stabilité.

Peur

J'avais peur de ma belle-mère.
Elle était très envahissante, c'était son fils unique.
Mon mari a toujours dit qu'au moment où il quitterait sa maison, ce serait fini et ce fut le cas !
Le cadre était mis, clair, il n'y eut jamais de problème.

Fusionnel

Nous avons été longtemps fusionnels, même très forts.
C'était bien un temps; aujourd'hui, nous le sommes un peu moins ...
Ce qui a fait cette évolution, c'est peut-être d'avoir eu des enfants, ce n'était plus possible de faire tout à deux.
D'être passés à autre chose, je me découvre plus de visages, plus d'autonomie, plus d'ouverture aux autres, ...

Ma mère et mon mari

Ce n'était pas vraiment gentil ce que ma mère pouvait dire sur mon mari ...
Elle disait que j'allais me retrouver à 18 ans enceinte puis que très jeune, j'aurais une ribambelle d'enfants ...
Cela ne s'est pas du tout passé comme cela !
Pour ma mère, les hommes n'étaient intéressés que par le sexe.

Une grand-mère

J'ai connu deux couples de grands-parents.
Un des couples s'adorait mais était fort conflictuel.
Ils parlaient wallon et lorsque j'entends des gens parler wallon, cela me replonge dans ce contexte avec beaucoup d'émotion.
Pour ma grand-mère, il fallait être présente pour son mari, elle a porté beaucoup, elle avait 6 enfants et son mari était gravement handicapé. Ensuite, elle s'est beaucoup occupée de ses petits-enfants.

Mes parents

J'ai l'image petite de mes parents s'embrassant, se collant, ... C'était un schéma à reproduire.
A l'époque, je les voyais très unis, je les vois, autrement, aujourd'hui.

Le grenier

On nous avait construit une chambre à côté du grenier et le grenier était une petite pièce mansardée.
Quand j'étais somnambule et que je me réveillais, je me retrouvais souvent face à ce grenier.
Le grenier, c'est aussi une sorte de caverne d'Ali Baba, on retrouve plein de choses avec plaisir.

L'école maternelle

J'avais un amoureux à l'école maternelle.
Nous nous enfermions à plusieurs dans une sorte de cabinet, nous nous faisions des bisous, c'était très sensuel, il mettait ses mains dans mes cheveux, ...
En primaire, j'étais première de classe, alors, il me fallait un amoureux 'digne de mon rang'; avec ce nouvel amoureux, c'était plus platonique, nous nous donnions la main, c'était tout.
J'ai été élevée dans l'idée qu'il fallait être bonne élève et qu'il ne fallait pas s'entourer de n'importe qui si nous voulions arriver !
Dans la tête de mes parents, on peut dire que la sensualité, ça passait bien après le fait de réussir ses études...
Je suis étonnée des valeurs que l'on enregistre même si elles ont bien changé entre temps, je vois déjà cela avec mes enfants.

La piscine

Cela me rappelle ma grossesse et ce rapport au corps, ce contact avec l'eau qui était fascinant.
J'attendais des jumeaux, je les imaginais dans mon ventre flotter et moi, j'étais dans l'eau ...
J'étais dans le même état qu'eux ...

Ma tante

Quand j'avais une dizaine d'années, ma tante avait un amoureux que j'aimais beaucoup, c'était un gros barbu doux, gentil.
Elle a dix ans de plus que moi et elle s'est toujours beaucoup occupée de moi petite.
Cette image d'homme doux m'est resté ...
Mon mari était assez corpulent, peut-être, est-ce cela qui m'a attiré chez lui ?
Ma tante a eu un rôle très important ; autant ma mère a toujours eu du mal à nous prendre dans les bras, autant cette tante était affectueuse, chaleureuse.
Elle nous prenait tout le temps dans les bras et nous faisait des bisous; mon frère détestait cela mais moi, j'adorais.
J'ai trouvé en elle, ce que je n'avais pas chez ma mère.
Elle a eu un impact important sur ma vie; son ouverture d'esprit, sa manière positive de percevoir les choses ont été un modèle à mes yeux.
Aujourd'hui, nous sommes toujours en contact ; à un moment, j'avais coupé les ponts avec ma famille et c'était la seule que je continuais à voir.
Par contre sa vie amoureuse a été plutôt triste, elle s'est mariée avec quelqu'un de macho, il l'a quittée pour sa meilleure amie.
Malgré les années, elle reste dans cette colère vis-à-vis de lui, elle n'a pas résolu quelque chose avec son ex-mari qui la maintient dans quelque chose de difficile.
Je ne crois pas qu'il existe des modèles de vie, il faut juste trouver celui qui nous convienne et chercher jusqu'à le trouver.
Ma grand-mère maternelle, la mère de ma tante, a eu elle aussi plusieurs hommes dans sa vie mais ma mère qui a été élevée de la même façon a eu un seul homme dans sa vie ...
Si tu croises une personne avec qui tu te sens bien, tu peux tout affronter, on se soutient mutuellement.
S'il y a cette relation de complémentarité, de soutien et de partage, cela peut tenir.
Par contre, s'il y en a un qui mord sur sa 'chique' parce que l'autre ne le respecte pas ou ne l'accepte pas tel qu'il ou elle est, ..., s'il y a une insatisfaction ou quelque chose qui pourrit, la relation a beaucoup de chance de capoter.

La sauce

Cela me fait penser à ma grand-mère maternelle qui faisait de la sauce immonde !
Elle a été veuve deux fois, ce qu'elle disait des hommes n'était pas très positif, ils étaient pénibles pour elle.
Le premier est mort quand ma mère avait deux ans.
Je ne sais pas grand chose de cet homme seulement qu'il reçu un éclat d'obus dans la tête et qu'il en était devenu fou.
Ma grand-mère m'a simplement dit que j'avais moi et l'un de mes fils une grande ressemblance avec cet homme.
Je n'en saurai pas beaucoup plus car ma grand-mère vient de mourir.

Un treillis

Cela me fait penser à la maison de ma grand-mère à la campagne.
Cette grand-mère s'est ensuite remariée, elle avait deux enfants, elle en a eu trois avec son nouveau mari qui est mort à 70 ans d'une crise cardiaque.
Elle a vécu deux veuvages, ce n'est pas rien.
Je suis dans une famille où nous ne nous racontons pas grand chose au niveau des sentiments.
Nous parlons de faits mais pas des sentiments.
Je n'ai pas ce problème, par contre, pour mon mari, c'est plus difficile.
J'essaie d'être honnête vis-à-vis de mes enfants, qu'ils puissent eux-même exprimer leurs émotions.

Enfants

Je suis interpellé par un de mes enfants de 10 ans, il a plein d'amoureuses, il m'a dit qu'il ne voulait pas perdre son temps et qu'il lui faut directement la 'bonne' comme papa et maman.
Je me suis dit 'ouille' car j'ai vraiment envie qu'il expérimente, qu'il vive, il n'a pas à reproduire le même schéma que nous, ses parents.
Ce que nous avons vécu a beaucoup de bon, ce sont mes choix, mais apparemment, cela reste un idéal pour lui.
Mon autre fils est différent, il pose beaucoup de questions sur le sexe.
Je suis à l'aise pour lui répondre, parfois je me dis pourtant qu'il n'a que 10 ans !
Je suis, en tout cas, étonnée de leurs liens, de leur façon dont ils parlent de certaines choses avec moi, leur maman.

Sexualité

Ma mère a été soulagée quand l'école nous a emmené voir une pièce de théâtre où la sexualité était expliquée.
Nous en avons discuté mais pour ma mère, ce n'était pas facile du tout même si quelque part, elle voulait que l'on vive bien cela.
Par contre, mes cousines plus âgées ont joué un rôle non négligeable dans ce domaine. Elles avaient expérimenté plus de choses que moi et en parlaient sans tabou, comme leur premier rapport sexuel, les difficultés qu'elles rencontraient avec leurs amoureux.

Hommage

Cela me fait penser à la mort, rendre hommage à quelqu'un qui est mort.
Je vais vieillir avec mon mari et parfois, je me pose des questions sur son évolution, il a souvent été dans le sacrifice pour les autres, j'attends qu'il fasse des choses épanouissantes pour lui, qu'il vive ses passions.
A 16 ans, je grimpais sur son dos et nous dévalions les pentes, il me disait qu'il ferait cela jusqu'à nos 80 ans. Aujourd'hui, il ne le ferait déjà plus mais j'ai la sensation qu'il me porte d'une autre façon.

Engagement

Déjà à 16 ans, j'attendais le prince charmant et il est venu tout simplement ...
Je l'attendais depuis un an et j'avais vraiment cette envie de rencontrer l'homme de ma vie, que ce soit le bon et puis, c'était tout !
Je n'imaginais pas quelque chose de précis, peut-être physiquement, j'aimais les petits bruns et lui est un grand blond ...
Sur le moment, j'ai été surprise qu'il soit comme cela ...
Je n'avais pas d'autres attentes sauf que la relation soit épanouissante, constructive, ...
J'ai bien sûr fort changé entre mes 16 ans et mes 40 ans, jamais, par exemple, je n'aurais imaginé le parcours professionnel que j'ai eu ...
Parfois, je me dis que mon mari a fait le chemin avec moi, il a toujours été dans l'ouverture par rapport à ce que je pouvais apporter. Il m'a d'ailleurs tant surprise à ce niveau. Je l'emmène avec moi et j'attends qu'il m'emmène aussi !

vendredi 24 juin 2011

Amour, intuition et grenouilles: Rose-Marie, 51 ans

Amour, intuition et grenouilles: Rose-Marie, 51 ans: "A chaque témoignage, je laisse le soin à la personne de choisir 'son' lieu, cela peut être chez moi, chez elle ou à l'extérieur ... Avec R..."

Rose-Marie, 51 ans

A chaque témoignage, je laisse le soin à la personne de choisir 'son' lieu, cela peut être chez moi, chez elle ou à l'extérieur ...
Avec Rose-Marie, c'était dans un parc, il y avait une fontaine, il faisait beau, c'était un matin et le soleil était encore doux, c'était un moment bien agréable ...
Avant de commencer l'entretien, je lui parle du prénom 'Marie' qu'elle a choisi, d'une vieille dame qui m'avait dit un jour que les 'Marie' étaient des femmes toujours malheureuses en amour ... Une 'belle' prédiction ...

La vésicule biliaire

Mon compagnon se plaint d’une douleur dans le bas ventre depuis quelques jours.
Je pense que mon compagnon doit se poser beaucoup de questions ...
Le couple que nous formons n'est pas ce qu'il rêvait.
Il pense sûrement que cela aurait pu être autrement, plus simple !
Notre relation n'est pas simple, elle est compliquée, elle n'est pas un long fleuve tranquille.
Il y a beaucoup de remous, de portes qui claquent, de limites dépassées et remises à leur place, ... Et en même temps, nous avons la certitude que notre relation ne se terminera jamais, il y a sans doute quelque chose derrière, je ne sais pas quoi ...

J'ai rêvé de quelque chose de plus simple, je dépense plein d'énergie et c’est fatiguant.
Je me demande parfois jusqu'où je pourrai tenir; et puis, chaque fois, je me calme et je reprends de l'énergie.
Je sais que nous devrions plus communiquer ! C'est très difficile, mon compagnon est quelqu'un qui s’énerve très vite; cinq minutes de communication, c'est beaucoup et les cinq minutes sont des engueulades.
Je ressens que ni l'un, ni l'autre n'a envie de recommencer une relation avec quelqu'un d'autre.
Ce n'est pas qu'il n'y a pas d'amour, la communication est juste compliquée entre nous.
Quelques fois, j'en ai marre et je me dis : 'Ça suffit ! ' Et je pars dans un endroit calme.
Mes parents ont vécu la même situation, la communication entre eux était compliquée.
Pourtant, quelques mois après le décès de ma mère, mon père l'a suivi, il était perdu sans elle ...
Je me dis que je fais de la répétition, c'est trop fort !
J'ai fait attention à ce que cela n'arrive pas et finalement, je tombe en plein dedans ...
Nous sommes, aussi, totalement différents l'un de l'autre, de caractère, en pensée, dans la façon de faire et de voir les choses, ... Nous sommes des extrêmes.
Lui calcule tout et prévoit tout, sinon, il angoisse ; moi, je vis au jour le jour et cela me va très bien, j'ai toujours vécu comme cela.
Les courses, les vacances, ..., tout doit être prévu alors que je préférerais partir à l'aventure sac au dos.
Nous avons très bien compris que chacun est différent.
Il est très soigneux, pointilleux et moi, je vis très bien dans le désordre.

Nous nous sommes vus pour la première fois dans un restaurant.
Ma mère venait de mourir. Une amie m'a proposé une soirée. J'arrive au restaurant un peu plus tôt et lui aussi ... Très vite, nous avons commencé à discuter comme si nous nous connaissions depuis longtemps, comme si nous nous étions toujours connus. Et depuis, nous ne nous sommes plus jamais quittés.
Je me dis que la vie en couple n'est facile pour personne, il y a des choses qui mettent du temps à s'installer. Il faut avoir de la patience, ce que l'on n'a plus maintenant.
Souvent, on pense que quand la vie en couple ne fonctionne pas « il faut partir » alors qu’il suffit d’avoir un peu de patience pour construire.
De toute façon, nous sommes tous uniques.
Nous arrivons à être dans un équilibre même si c'est dur.
Pour moi, ce sont les choses difficiles qui ont le plus de sens. C'est comme l'argent.
Je ne crois pas à l'amour facile, beau, ça se construit petit à petit.
J'ai vécu le coup de foudre et je me suis dit plus jamais, parce que c'est un feu de paille, ça brûle très vite puis après, il n'y a plus rien.
Le coup de foudre est une émotion, puis, cette émotion disparaît comme elle est venue.
J'ai eu le coup de foudre il y a longtemps, je ne pense pas que c'était réciproque.
Les symptômes, le cœur qui bat vite, le manque d’appétit, être en dehors de la réalité, c'est quelque chose qui est hors contrôle.

Une chapelle

Assez régulièrement, je vais dans une chapelle pour trouver le calme, pour me recentrer, me retrouver quand je me sens perdue.
C’est difficile de trouver un endroit tranquille.
J'ai une nature boudeuse, quand j'étais enfant, je pouvais bouder des jours et des jours.
Avec lui, c'est impossible de bouder, si mon compagnon se fâche, dans le quart d’heure, c'est fini. Mon père était identique.
Il a toujours l'air d'être sûr de lui, il avoue très rarement que ça ne va pas. Je suis son moteur et il me protège.

Paris

J'y vais prochainement.
Quand j'étais petite, je voulais y travailler.
Entre 8 et 10 ans, je voulais être petit rat de l'opéra, j'ai scié ma maman pour aller à Paris.
Je voulais devenir quelqu'un, être reconnue.
Après mes études, je me suis présentée dans une boîte à Paris, puis, cela m'est passé ...
Paris est l'endroit où j'aurais dû être.
Je pense que mon compagnon ne reconnaît pas mon boulot mais c’est moi qui ne me reconnais pas.
En fait, c'est ce que je recherche, je ne trouve pas le moteur en moi.
Je le fais pour les autres, mais je suis incapable de le faire pour moi-même.
Cela vient de loin, de mon éducation et de mes répétitions.
Je n'y arrive pas, je me dis que maintenant à l'âge que j'ai, est-ce que cela en vaut encore la peine ?
A treize ans, j'étais amoureuse d'un garçon de mon âge.
J'ai beaucoup rêvé de lui, et je trouvais ça mieux que la réalité.
A l'époque, j'étais responsable de ma petite famille, Je me défendais de faire quoique ce soit pour ne pas montrer le mauvais exemple.
Nous étions une grande famille et ma mère me demandait de jeter un coup d'œil sur mes frères et soeurs, cela a commencé très tôt. J'ai été très vite mise sur le fait accompli, je me disais déjà que la vie n'était pas drôle.
Mon premier petit ami m'a jeté comme un vieux mouchoir. J’en ai beaucoup souffert.
L’amour pour moi, c’est d’être fou, c'est se jeter à bras perdu dans l’aventure.
Par contre, mon compagnon est très raisonnable, il lui suffit de pas grand-chose pour être heureux.

La cave

Tiens, justement ça me fait penser à une souris; hier, j'ai eu une hallucination, nous étions dans le salon et j’ai cru voir une souris ! Nous avons commencé à la chercher, partout, sans rien trouver, étonnant, non ?
Cela me fait penser à la folie ! La folie me fait peur, où commence-t-elle ?
Les souris me font penser à la pauvreté ! La pauvreté me fait peur, aussi !
Les deux ensembles me dépriment.
Je me dis que j'ai beaucoup de chance dans la vie de vivre confortablement ...

Un légume blanc
L'asperge ...

Je n'aime pas les asperges et mon compagnon en achète à chaque fois.
Pour lui, c'est la saison et ils les adorent.
Je suis trop dans l'empathie ; mon compagnon, c'est le contraire !
Il est comme ça lui, peut-être aussi par peur de manquer.

Le mariage

Mon compagnon veut se marier car il veut me protéger.
Il me demande souvent "Quand se marie-t-on ?" et je lui réponds "C'est quand tu veux !" sans mettre une date.
Le mariage m'a toujours échappé alors je prends cela à la rigolade.
Quand j'avais 23 ans, mon petit ami voulait que l'on se marie, et du jour au lendemain, il est arrivé avec une autre femme. Cela faisait neuf mois que cela durait.
Sept ans de vie commune. Mais je sentais que ce n’était pas l’homme de ma vie.
J’étais malheureuse, fermée; en moi, une autre femme avait envie de vivre.
Après, il est parti et j’ai savouré la vie comme un cadeau. Pourtant, cet épisode m'a traumatisé.
Peut-être que cela m’aurait plu de me marier mais la peur est tenace.
L'amour n'est pas facile mais il est possible de vivre un bel amour mais il faut tenir bon et le construire consciemment et avec beaucoup de patience.
La stabilité, la durée, la confiance en moi sont importantes en amour.
Mon corps me dit "Je reste" et ma tête me dit "Au secours".
Il y a des situations qui ne me plaisent pas et d’autres qui me plaisent, alors je fais la balance et ça me rassure ...Il faut rester positif même quand il y a des crises.

mardi 21 juin 2011

Amour, intuition et grenouilles: Prédictions et prince charmant ...

Amour, intuition et grenouilles: Prédictions et prince charmant ...: "Outre les témoignages, j'ai décidé d'ajouter sur mon blog des informations sur des films, des livres, des événements, ... sur le thème de l'..."

Prédictions et prince charmant ...

Outre les témoignages, j'ai décidé d'ajouter sur mon blog des informations sur des films, des livres, des événements, ... sur le thème de l'amour.

C'est l'occasion aujourd'hui de parler d'une fête suédoise, Midsommar.
Cette fête symbolise l'été et a lieu entre le 21 et le 26 juin, cette année, ce sera le 24.
La Midsommar est une tradition dont l'origine remonte à la nuit des temps. Dans les pays nordiques païens, la Midsommar était une fête on l'on faisait des offrandes aux divinités. Pendant longtemps, ce fut aussi une fête de la fertilité, où l'on priait pour une bonne récolte. À travers les siècles, il est cependant un élément de la fête qui n'a jamais changé: son caractère mystique. D'après la tradition, cette époque de l'année est une période où agissent de nombreuses forces mystérieuses. La Midsommar était considérée comme la période où la magie était à son apogée, et la population croyait que des êtres surnaturels se terraient dans les bois. Ainsi, il était interdit de se baigner dans les lacs ou les ruisseaux.
De nombreuses histoires et chansons populaires racontent d'ailleurs comment «Näcken» jouait du violon pour attirer dans l'eau de pauvres imprudents. On croyait également que la Midsommar apportait santé et force pour l'année suivante. On cueillait des plantes médicinales et l'on se roulait dans la rosée de la Midsommar pour se rendre plus fort.

La magie de la Midsommar a, aussi, fait naître de nombreux rituels destinés à prédire l'avenir.
Si une jeune fille cueillait sept (ou neuf) sortes de fleurs différentes et les plaçait sous son oreiller la nuit de la Midsommar, elle rêverait cette nuit-là de son futur époux. Et la prédiction serait d'autant plus fiable si les fleurs étaient cueillies à un carrefour et que la jeune fille se couchait en silence.

Cela tombe bien, il vous reste encore trois jours pour cueillir vos fleurs dans les champs ... :)

mardi 14 juin 2011

Marc, 39 ans

Je savoure toujours le court moment que les gens prennent pour se donner un prénom anonyme, ce moment est intense, chargé de sérieux, ...
Durant le témoignage de Marc, j'ai souvent 'plissé le front', néanmoins, j'ai beaucoup apprécié son côté 'devinette' ...
Je rappelle que la spécificité de ces témoignages est qu'ils sont guidés par l'intuition c'est-à-dire que les personnes rebondissent sur des mots que je leur donne.
Vous avez envie de réagir à ce témoignage ou à ce blog, n'hésitez pas à le faire ... J'en serais ravie !

Des enfants en cercle
Cela me fait penser au 'jeu du mouchoir'.
J'ai joué à ce jeu, très récemment, au parc avec des enfants.
J'ai commencé à jouer avec ma fille et son amie, puis, le cercle s'est agrandi ...
Un joueur lâche le mouchoir dans le dos d'un autre joueur. Celui-ci doit le découvrir, courir après le premier et essayer de l'attraper avant qu'il ne prenne sa place.
Si je fais le parallèle avec l'amour, ce que je retiens, c'est l'aspect de déposer quelque chose dans le dos sans que l'autre le sache, après, c'est à lui de le découvrir, cela peut être quelque chose que tu déposes sans le vouloir.
Et puis, l'autre vient te retrouver pour en parler. On est dans l'implicite ... Dans l'invisible ...

Des bâtons de tambour
Cela me fait penser à un soldat mécanique avec une pile ...
Le mouvement est mécanique, répétitif, rigide, ...
Parfois, un quotidien en amour peut prendre cette forme.
Ou cela peut, aussi, être des "règles" que l'on se donne ou données par l'un ou l'autre dans le couple.
J'ai pu le vivre dans une relation mais c'était mon interprétation.
Il y a des règles qui pour moi, n'ont pas la même importance ou n'ont pas de sens.
Parfois, j'interprète certaines règles comme étant rigides, parce qu'elles ne m'appartiennent pas.
En même temps, c'est un dialogue que l'on devrait avoir dans tout couple ... Ces règles, sont-elles vraiment rigides ? Pas forcément.

Des grandes oreilles
Cela me fait penser aux singes de la sagesse : chacun se couvre une partie différente du visage avec les mains : le premier, les yeux, le deuxième, les oreilles et le troisième, la bouche.
C'est se couper de ses sens ...
Ce que j'ai vécu en amour, c'est 'ne pas dire' et 'ne pas oser dire' les choses.

Le bras qui s'endort
C'est être assis dans un fauteuil devant la télévision et avoir un pied qui s'endort ...
J'ai un souvenir de moi avec mon père quand j'avais 12 ans.
Mes parents se sont séparés quand j'étais petit, j'allais un week-end sur deux chez mon père.
Il s'est remarié, sa nouvelle femme était autoritaire et lui, suivait, il se soumettait à elle en quelque sorte.
En observant cette relation, je ne la trouvais pas juste.
Mon père ne réagissait pas puis, tout à coup, c'était trop pour lui et il explosait , il gueulait, il cassait un objet et après, il se calmait et s'excusait, c'était son cycle ...

Vaurien
Pour mon père et sa femme, ce que je faisais n'était pas assez bien.
Mon frère et moi, nous étions souvent critiqués et jamais encouragés.
Je l'ai intégré de façon globale, j'ai un manque d'estime de moi et sans doute, vis-à-vis des femmes aussi ...

Carrosse
Cela me fait penser à Cendrillon.
Il y avait ce côté injuste où Cendrillon était soumise à ses belles-soeurs et sa belle-mère autoritaire.
Et en même temps, elle retrouve le bonheur !Je me rappelle, aussi, du conte du baron Münchhausen, ses aventures m'avaient frappé petit, c'était plein d'imagination.
Il était, par exemple, devant un loup et pour se défendre, il mettait sa main dans la gueule du loup, arrivait à attraper la queue par l'intérieur, et il retournait le loup comme une chaussette.
Ce serait transformer quelque chose qui apriori paraît dangereux, stressant en quelque chose d'inoffensif.
En amour, j'ai parfois des demandes que je n'ose pas faire, je ne sais pas pourquoi.

Un trampoline
C'était il y a quelques années dans un grand jardin avec ma fille.
Il y a dans le jeu du trampoline un moment de légèreté, de liberté, comme un moment volé, suspendu.
C'est un besoin, un désir sûrement dans l'amour.
Dans le début d'une rencontre, on est plus dans l'émotionnel, il y a des moments suspendus où on est détaché de la réalité, de l'environnement; on est suspendu, ensemble, dans une sorte d'euphorie.

Un grillage
Cela me fait penser au grillage du poulailler de mes grands-parents.
J'ai comme souvenir de mon grand-père, quelqu'un qui s'énervait très vite pour deux fois rien comme pour la soupe si elle était trop froide, il était caractériel.
Ma grand-mère était tout à fait soumise, moi, j'avais peur et je le trouvais injuste.

Zone de confiance
Quand j'étais chez ma mère, je me sentais plus en confiance alors que chez mon père, j'étais souvent critiqué, et je n'osais pas prendre d'initiatives, de peur que le résultat ne soit de nouveau pas accepté par lui.
Chez ma mère, les erreurs étaient plus facilement acceptées, je n'avais pas peur.

Appréciation
Ma mère, d'une certaine façon, avait une façon rigide, catégorique de voir les choses : ça c'est mal, ça c'est bien.
Après son divorce, elle ne s'est pas remariée et la plupart du temps, elle est restée seule.
Je crois qu'elle a beaucoup de préjugés qui la bloquent, qui l'empêchent d'aller vers d'autres personnes.
Elle avait une vision conventionnelle du couple, la mère au foyer, le père qui travaille.
Et en même temps, elle a un côté 'artisan', elle a développé une facette nouvelle, créative, mais pas vis-à-vis des hommes.
J'ai demandé à ma mère comment ils s'étaient rencontrés, c'était implicite, ma mère a été rapidement enceinte et ils ont dû se marier, poussés par mon grand-père, pour régulariser leur situation.

Regarder en haut à droite
Petit, j'ai eu un manque de sensualité, mon père était distant et ma mère était cajolante mais plutôt quand j'étais tout petit.
Je sens ce besoin de sensualité que j'ai retrouvé en couple et dans la danse.
Dans celle-ci, j'ai redécouvert le toucher, la proximité, le sentir avec la peau, le corps. C'était agréable.
Cela reste cadré et séparé - peut-être trop - de ma vie normale.
J'ai du mal à venir toucher une femme, ce n'est pas facile pour moi alors que dans le cadre de la danse, ce n'est pas problématique car il n'y a pas cette possibilité d'interprétation.
Avec ma fille, je n'ai aucun problème, je suis à l'aise pour avoir un contact physique avec elle, elle aussi, elle grimpe sur moi, elle adore faire des acrobaties avec moi.
Avec mes amis, j'ai une retenue, parfois, j'y pense et donc, c'est forcé, je devrais m'exercer pour que cela devienne naturel !
Je pourrais proposer une expérience à une amie, mais en ami ! Une amie me l'avait déjà proposé ...
Pourtant, c'est agréable d'être avec des amis qui n'ont pas peur du toucher.

La grenouille
Le crapaud qu'on embrasse et qui se transforme en prince ...
C'est oser approcher quelque chose dont on a peur et puis, réaliser que ce n'est pas effrayant.

Insaisissable
C'est par rapport à un malaise que j'ai pu sentir avec mon père et sa femme. Je n'étais pas confortable mais je ne savais pas pourquoi.
C'est bien plus tard qu'adulte, j'ai pu comprendre pourquoi je ne me sentais pas bien chez eux.
En amour, cela pourrait, aussi, arriver.
Avec mon ex-compagne, on est allé voir quelqu'un, elle disait que l'on a tous une blessure qui date de l'enfance, elle nous proposait de trouver notre blessure.
Que revit-on dans le couple qui est lié à l'enfance ... ?
Ce que je percevais, c'est que ma mère était très mère poule, je la suivais et je ne prenais pas d'initiatives; c'est ce que je reproduisais dans le couple.
Je voyais cela comme obstacle presque insaisissable qui est difficile à changer.
Je suis plus vigilant aujourd'hui, pour ne plus entrer dans cet automatisme.

Chamois
Une peau de chamois pour nettoyer les vitres ...
C'est ce qu'on utilise pour sécher la vitre et la rendre impeccable, transparente.
La transparence en amour est une valeur importante, c'est vers quoi j'aimerais tendre ... C'est exprimer les choses, être honnête, ne pas exprimer autre chose que ce que l'on pense, ne pas faire semblant. Ce qui n'empêche pas d'avoir son petit jardin secret personnel...
D'autres valeurs seraient le partage, la légèreté c'est-à-dire pouvoir dédramatiser les événements, éviter les jugements.

Mariage
Mon ex-compagne et moi, nous ne nous sommes pas mariés.
Elle avait envie d'une célébration symbolique, moi, je ne le sentais pas.
J'avais du mal à dire, à m'engager à long terme.
Je crois que je dramatise l'engagement, j'en fais quelque chose de sacré saint, que je ne pourrais pas changer. Un poids à porter.
C'est plus une valeur inconsciente que j'ai, je suis séparée de ma compagne et le fait de n'être plus avec elle me culpabilise encore, comme si je n'avais pas réussi quelque chose, que j'avais cassé quelque chose et que cela n'aurait pas dû se passer.
Je n'arrivais pas à avoir des projets à long terme avec elle comme acheter une maison.
Etait-ce moi par rapport à elle ? Ou je sentais que cela n'allait pas être à long terme ? Ou est-ce moi dans l'absolu qui ne sais pas m'engager ? Je ne sais pas, je n'ai pas beaucoup d'expérience par rapport à de longues relations.

Chocolat
J'aime bien le chocolat et les sucreries !
Je pense au gâteau que faisait ma mère pour les anniversaires, pendant longtemps, ce fut une charlotte au chocolat, puis, c'est devenu le tiramisu.
Le souvenir est vraiment clair ...
Je souligne à Marc qu'en décrivant ce souvenir, il était tout à fait dedans !
Etre dedans
C'est l'engagement à fond ou à moitié.
Je crois que c'est possible d'être 'tout à fait dedans', en voyant certains couples de mon entourage.
Dans mon enfance et dans ma famille, il y avait beaucoup de couples malheureux.
Du côté de ma mère, c'était tous des couples avec des problèmes, on s'engueulait régulièrement alors que du côté de mon père, on était "bien éduqué" mais ce n'était pas mieux.
Il y avait quand même un couple 'positif', j'avais l'impression qu'ils se parlaient normalement sans sous-entendus. Ils étaient sereins et légers. C'est le seul couple qui est resté ensemble.
Je me trouve encore en recherche par rapport à l'amour ...
Si je regarde tous mes amis proches, ce sont souvent des femmes et je me sens proche d'elles, il y a un côté confident, léger qui me plaît.
Plusieurs femmes m'ont dit que nous avions presque un rapport frère - soeur, très proche sans être amoureux.
En même temps, je reste un homme et je me demande parfois si je suis amoureux, mais le plus souvent, c'est dans le mental, c'est plus dans la tête que dans le corps.

vendredi 3 juin 2011

Premier témoignage, Victoria, 45 ans

Victoria fut une des premières à accepter de témoigner ... Elle a tout de suite été partante, me faisant, simplement, confiance.
Plusieurs jours après son témoignage, elle revenue, spontanément, vers moi en me disant, si je me bien rappelle ses mots, 'Eh, c'est vraiment bien ton projet', témoigner lui avait donné une certaine sérénité ...
Je trouve toujours surprenant, étonnant le moment où nous oublions le micro, où les gens se livrent ... J'en oublie parfois ce que je fais.
Ce que je ne peux retranscrire à travers ces témoignages, c'est toute l'intimité, la proximité, l'émotion de ce moment, je ne peux que relater quelques mots, quelques sensations de ces témoignages.
En écoutant l'enregistrement de Victoria, j'avais oublié nos éclats de rire, il y eut aussi un long moment où nous avons chuchoté comme si Victoria livrait, divulgait des secrets ...
Ce qui m'a touché dans ce témoignage, c'est sa sincérité et sa douce auto-dérision.
J'ai pu me retrouver, me reconnaître à plusieurs reprises dans son récit, dans sa retenue parfois ...
Je rappelle que la spécificité de ces témoignages est qu'ils sont guidés par l'intuition c'est-à-dire que les personnes rebondissent sur des mots que je leur donne.

Des épinards
Mettre du beurre dans les épinards ... C'est ce que mon compagnon et mes enfants attendent de moi pour le moment ...
Les épinards ne sont pas très goûteux pour le moment ...
Mais c'est quelque chose qui est latent depuis longtemps, il y a toujours eu un soucis vis-à-vis de l'argent.
Quand j'ai connu mon compagnon, c'était l'insouciance ... Nous partions en week-end, au resto ...
Nous avons acheté la maison et à partir de ce moment, ce fut fini ...
Je ne comprenais pas pourquoi nous nous arrêtions d'un coup ...
A partir du moment où nous nous sommes engagés financièrement, j’ai eu l’impression qu’il était devenu angoissé.
Donc, pour les petite attentions, les restos en tête à tête à l’improviste, ce fut fini. Ce qui n’est pas toujours facile, je suis romantique, (pas lui).
J'aime dire des mots doux, faire des surprises, ...
Il l'a fait une seule fois pour fêter son divorce.
Je vois sa mère dans ce comportement : elle est froide, carrée, sans plaisir.
Je pense qu’il n'a pas eu beaucoup de plaisirs d'enfants quand il était petit, ses parents ne lui ont jamais appris et il est assez maladroit à ce niveau.

Bois entremêlés
C'est le symbole de nos vingt années vécues ensemble ... Très beau symbole !
J'ai de temps en temps senti que je m'éloignais de lui et lui de moi, jamais très loin ... jamais très longtemps... Et puis, nous nous retrouvions.
Nous avions, parfois, des discordances au niveau de l'éducation des enfants mais nous nous sommes toujours retrouvés car nous tenons terriblement l'un à l'autre.
Lui a son expérience de son premier mariage où on ne communiquait pas, il ne voulait plus revivre cela.
Moi, j’avais l’expérience de mes parents qui ne se parlaient pas non plus...
Depuis le début, nous sommes partis du principe qu'il fallait communiquer même si nous risquions de blesser l'autre.
Quand nous nous éloignons, c'est comme s'il existait physiquement un froid autour de moi.
Nous avons mal au ventre parce que nous ne sommes pas heureux comme ça puis, nous faisons des tentatives d'approche, nous recommençons à parler ...

La mer
Pendant 17 ans, je suis allée en vacances à la mer du Nord, nous ne sommes qu’une fois parti à l'étranger avec mes parents.
Lors d'un séjour, j'étais petite, j'aimais bien un petit blond, nous jouions dans les dunes à papa et maman, il rentrait du travail, nous faisions semblants, c'était gai .
Mais mon premier amoureux s'appelait Alain. J'étais en troisième maternelle, nous étions toutes amoureuses de lui, c'était la compétition entre nous, il était gentil et attentionné; lui, il subissait plus qu'autre chose.
Après, comme la compétition était forte et que l'exclusivité n'existait pas, la saveur était différente.

Le dé à coudre
Cela me fait penser à Pénélope qui attendait Ulysse.
Oui, j'attendais le prince charmant. J'idéalisais l'amour.
Petite, j'avais une amie qui avait les disques de la Belle au Bois dormant, ..., nous mettions le disque tout en mimant, en dansant, ... et en rêvant...

Profil du prince charmant
Petite, il était blond.
Adolescente, mon type d'hommes, c'était les barbus aux longs cheveux, style Maxime Leforestier.
Je suis sorti avec un type qui avait des longs cheveux mais je ne l'aimais pas. Cela m'est 'tombé' dessus à mes 16 ans.
En fait à l’époque, le profil s'arrêtait d’abord à une description physique, j'avais du mal à me dire comment il pouvait 'être', pour moi, c'était l'inconnu.

Tante
Ma tante formait un couple exemplaire avec mon oncle, ils se sont mariés à 19 ans, ont eu 7 enfants, je pense que personne ne croyait en leur mariage... trop jeunes...
J'allais, souvent, chez eux en vacances.
Ils ne s'énervaient pas, ils étaient justes, intelligents dans leur manière d'éduquer leurs enfants, ils étaient complices.
Vers 55 ans, la maladie d'Alzheimer a été décelée chez ma tante, elle est devenue fort agressive puis elle fut placée et mourut quelques années après ...
Mon oncle a refait sa vie mais je n'ai plus ressenti cette fusion, cette chaleur entre eux, ... Peut-être que maintenant je les vois avec des yeux d’adulte...
Ils ont vécu une très belle histoire d'amour.
Je crois que nous pouvons vivre plusieurs histoires d'amour mais toujours différentes puisque c'est avec quelqu'un d'autre.
Et nous pouvons vivre de très belles histoires d'amour et se séparer ...
Coup de foudre
Moi, j'ai eu le coup de foudre avec mon compagnon, je le connaissais depuis longtemps car il tenait un magasin et mes parents y étaient clients.
Quand je voyais sa femme, je me disais juste qu'ils n'allaient pas ensemble.
Un jour, il a prêté attention à moi, j'étais étudiante en supérieur.
Je suis allée chercher des fournitures dans son magasin, nous avons commencé à discuter.
Quand je suis rentrée chez moi, je tremblais.
Je suis retournée le lendemain prendre des fournitures et il m'a proposé de se voir le samedi soir suivant.
Nous étions rouges tous les deux, je n'avais jamais ressenti cela. Je ne sais pas si lui, l'a vécu comme cela, je ne lui ai jamais demandé. Mais c'est la seule fois où je l'ai vu rougir... L'émotion était forte, bien qu'au départ, pour lui, c'était 'on va voir'.
Quand je suis entrée dans sa voiture ce samedi soir, j'ai regardé ses mains et j'ai vu son alliance.
J'ai dit 'merde' et puis bon ...
Je ne voulais pas casser un couple mais j'étais amoureuse.
Cette situation m'a freiné le lendemain et je me suis dit qu'il fallait tout arrêter, ce serait trop lourd et trop dur pour moi. Je n'y suis pas arrivée ... et heureusement !
Surtout que j'ai appris que leur couple ne fonctionnait plus depuis des années, il restait plus pour son confort et ses enfants.

Pudeur
Adolescente, on m'a souvent dit que j'avais une grosse carapace.
J'avais beaucoup de mal à parler de moi et à dire mes sentiments.
J'étais aussi très méfiante, j'avais peur de souffrir, j'avais eu quelques relations, je savais pourquoi cela n'avait pas marché, j'étouffais la personne, j'avais un tel besoin de contacts, de câlins, ...
Je n'étais pas moi-même, j'étais dépendante ; quand j’ai rencontré mon compagnon, j'ai appris à être moi, je voulais une relation vraie et que l'on m'aime pour ce que je suis.

Confiance
J'avais l'impression que je n'avais rien à perdre, d'être plus forte car j'avais la jeunesse.
J'étais une fierté pour lui. Ca me donnait confiance en moi.
Notre différence d'âge ne m'a jamais gêné.
Au début, il est arrivé que l'on me prenne pour sa fille.
Aujourd'hui, j’aurais sûrement beaucoup à perdre mais ça ne change plus rien à ma confiance.

Douche
Cela me fait penser au rideau de douche dans le film Psychose d'Hitchcock.
J'aime ce côté 'suggestion'.
Si je fais le parallèle avec l'amour, cela me fait penser à la différence entre les films porno et ceux érotiques.
Par rapport à la sensualité, même avec mon frère avec qui j'ai vécu des abus sexuels, j'ai vécu des choses agréables. C'est toute l'ambivalence des abus sexuels ... et tout le malaise...
A la maison de campagne, avec ma cousine, nous écoutions des chansons de Joe Dassin et nous nous faisions des massages du bout des doigts.
C'était bon, c'était entre le massage et le chatouillement.

Sexualité
Mes parents m'avaient acheté un livre 'Petite Abeille va avoir un petit frère'.
J'avais ± 7 ans et la maman expliquait que le papa mettait une petite graine dans le ventre de sa maman.
Je me posais plein de questions auxquelles je n'avais pas de réponse.
J'ai compris les choses très tard en humanités avec les cours d'éducation sexuelle entre autres...
Quelqu'un qui prend par la nuque
Cela me rappelle mes frères qui me faisaient avancer comme cela.
Ce mouvement, je préfère le voir avec mon frère aîné, il me poussait en avant ... Mon plus jeune frère, c'était 'je te tiens'.

Autorisée à vivre des relations amoureuses
A ma communion, j'avais un amoureux. Il me donnait des chocolats, des petits mots, des petites attentions.
C'est peut-être lui mon vrai premier amoureux, même si c'était platonique.
Nous nous envoyions des lettres.
Ma mère l'a appris et m'a dit "Vous ne vous envoyez pas des chinoiseries, j'espère !" J'avais 11 ans...
Si quelqu'un faisait attention à moi, c'était l'élément déclencheur pour moi ....
Vers 17 ans, j'ai rencontré Patrick, il a essayé d'aller plus loin.
Je n'étais pas prête et puis, j'étais romantique, s'il m'aimait, il devait attendre.
Il m'a plaquée, il est parti aux USA pendant un an, et moi, je l'ai attendu sans avoir aucune nouvelle de sa part.
Et quand il est revenu, nous avons fait : 'Ca va ? Oui, ça va !'.
Puis, il y a eu Jean-Denis, c'était un ami et ce fut une erreur. Lui, je l'ai vraiment étouffé. Il s’est enfui... et j'ai perdu un ami...
C'est la première fois où j'ai fait l'amour.
Un soir qu'il était dans ma chambre, ma mère m'a dit : 'Pas de cochonneries, ici !'. J'avais 20 ans ...
Ma mère ne m'a jamais poussé en avant, aidé, elle ne m'a jamais fait de compliments.
Quand j'allais dans ses bras, j'avais l'impression que cela la gênait.
Ma mère s'était mariée avec mon père par intérêt car il venait d'une famille bourgeoise.
Ce qui l'intéressait c'était l'image, le paraître. Je l’ai su bien après.
A la fin, elle voyait mon père comme un rustre. Après leur séparation, elle n'a eu personne d’autres.
J'ai toujours dit que c'était la plus belle des mamans mais ce n'est pas vrai, c'était mon côté 'je t'adore' qui s'exprimait.
C’est marrant mais quand ma fille me le dit, encore aujourd’hui, je prends toujours du recul ... 'Ne me dis pas ça !'
Maman n'était pas jolie, ni même attirante à d'autres niveaux. Elle ne sortait pas. Je voyais mal quelqu'un tomber amoureux d'elle bien que je le désirais sincèrement afin qu’elle ne finisse pas ses jours seule.
Je ne sais pas comment mes parents se sont connus mais ce n'est pas très important pour moi, cela ne m'intéresse pas, ils m'ont tellement peu apporté ...
J'ai l'impression d'avoir peu parlé de l'amour mais de beaucoup d'autres choses ...

jeudi 2 juin 2011

Un peu plus sur le blog ...

Les témoignages sont anonymes, chacun se donne un prénom, je ne mentionne que leur âge.
La spécificité de ces témoignages est qu'ils sont guidés par l'intuition c'est-à-dire que les personnes rebondissent sur des mots que je leur donne.
Ce qui est essentiel est de respecter la parole de chaque personne qui témoigne, ... J'ai restranscrit mot à mot les témoignages, des phrases sont donc inachevées, des mots feront sans doute sourire, ... Par ce biais, j'ai tenté de conserver l'empreinte et l'épaisseur du témoignage.

Témoigner a comme intérêt de donner un caractère unique à la personne, à son histoire, à son chemin, à sa vie, à ses choix, à ses amours, ... Chacun parle de soi, de ce qu'ils sont.
Et à la fois, chacun se reconnaîtra, se retrouvera à travers ces différents témoignages, tout est lié, relié ...
L'ensemble des témoignages forme une espèce de kaléidoscope.
A chaque témoignage, cela commence souvent par ' Oh, je n'ai pas grand chose à dire, ce n'est pas très intéressant', 'Par où je commence ?', 'Je parle de quoi ?' ...
Le témoignage s'amorce ... Loin d'être banals, je suis touchée par ces récits, ces gens, leur sensibilité, leur charme, leur délicatesse, leur finesse, leur épaisseur, la façon dont ils se livrent entièrement et la confiance qu'ils me donnent,... par ces éclats de rire, aussi, ces confidences, ces découvertes, ces surprises, ... Ils sont passionnants, authentiques!

Etait-ce parce c'était franchement étranger à ma famille mais j'ai toujours été captivée par l'amour, son 'fonctionnement', ses signes, ses histoires, son caractère unique et peu banal, ...
Quand j'étais toute petite, je me lançais du divan en m'exclamant 'Je tombe amoureuse'. L'amour, faisait-il à ce point mal que je doive tomber sur un sol dur et froid une dizaine de fois ?
Plus tard, ma mère me racontait que sa propre mère lui avait dit, pendant qu'elle faisait la vaisselle, que ce dont elle pouvait être sûre, c'était que son mari était né ... Et moi, était-il né ? Et si oui, où ? Sur quel continent ? Fallait-il errer une bonne partie de sa vie pour, enfin, le trouver et se dire que ce n'est peut-être pas le 'bon', que je m'étais trompée ?
Un peu plus grande, mon voisin avait affirmé à mes parents que j'étais bien trop grande pour trouver un mari ... Y avait-il des critères pour trouver un amoureux, étais-je déjà recalée par ma grandeur ? Mes oreilles décollées, étaient-elles un critère qui ne me laissaient aucun espoir de trouver chaussure à mon pied ?
Aujourd'hui, je ne me lance plus du divan ... mais le thème de l'amour me fascine toujours ...
Ma fille de 7 ans m'interpellait, récemment, en me demandant si j'avais eu plus de 4 amoureux ... Je ne savais que lui répondre ...

Quand je lis des livres ou des articles sur l'amour, je me sens toujours 'à côté de la plaque', un peu décalée mais par rapport à quoi au juste ? A des règles conformes ? A des normes ?
Pour moi, chacun définit l'amour à sa sauce, il n'y a pas de standards, simplement, une certaine acceptation, un certain respect, un 'non-jugement' de ce que nous sommes, de ce que nous vivons ou avons vécu.

Et puis, l'amour et ses histoires prennent une place importante dans nos vies ; cela devient une préoccupation majeure voire une obsession pour certains.
Nous sommes dans un paradoxe, à la fois, la société nous demande d'être dans le rationnel, l'organisé, l'intellect, ... alors que l'amour est dans l'irrationnel, le senti, le désorganisé, le 'fort' !
Dans un premier temps, les témoignages seront rassemblés sur un blog ; l'objectif final serait de vendre le concept, plusieurs portes s'ouvrent à moi : les magazines, les maisons de production, ...